Réduction de son impact environnemental, protection des animaux, amélioration de sa santé, il existe aujourd’hui de nombreuses raisons qui nous poussent vers une alimentation végétarienne voire « végane ».

Pourtant, est-ce réellement fait pour tout le monde ? Pourquoi certaines personnes s’acclimatent beaucoup mieux à un régime végétal que d’autres sur le long-terme ? Et quelles sont les conséquences véritables sur notre santé ?

LE POINT DE VUE DE CANDICE GIBARU, NOTRE PRATICIENNE AYURVEDA

Tout d’abord, un petit rappel s’impose.

Les personnes végétariennes, végétaliennes ou véganes ont toutes le point commun de ne pas consommer de viande mais d’autres nuances existent. Les végétaliens ne consomment aucun produit d’original animal (viande, oeuf et miel). Le véganisme de son côté est beaucoup plus qu’un simple « régime » alimentaire puisque c’est un mode de vie où la personne ne consomme aucun produit ou expérience, issues de l’exploitation animale (pas de cuir, pas de cosmétiques testés sur les animaux, pas de visite du zoo ou au cirque, etc).

Végé ou végan, ce qu’en dit l’Ayurveda

Comme tout, en Ayurveda, la réponse est nuancée. Il n’a jamais été écrit dans les textes classiques de l’Ayurveda que l’alimentation devait être 100% végétale, au contraire. La viande est d’ailleurs régulièrement prescrite dans certaines thérapies notamment en cas de convalescence.

Néanmoins, la principale incompréhension ou mal-interprétation réside dans le fait que les personnes choisissent un régime végétal sans connaître leur constitution ayurvédique et leurs besoins. L’Ayurveda reconnait en effet 3 constitutions ayurvédiques Vata, Pitta et Kapha, qui ont toutes des besoins nutritionnels différents.

Ce qu’il est important de comprendre ici est donc que, selon l’Ayurveda, tout le monde n’est pas fait pour suivre une alimentation 100% végétale, cela dépend de sa constitution et de son état de santé actuel. L’alimentation ne devrait donc pas être généralisée et universelle mais bien individuelle ! Observons les besoins des différentes constitutions ayurvédiques à la loupe.

Constitution Vata

Les personnes de constitution Vata possèdent beaucoup d’élément Ether (espace) et Air en elles dont les qualités sont le sec, le froid et le léger. Ainsi, parmi toutes les constitutions, ce sont elles pour qui une alimentation végétale à 100% (sans aucun produits animaux) sera la moins recommandée et tolérée.

Pourquoi ? Parce que les personnes Vata sont naturellement fines, sèches, avec une faible masse corporelle et que les végétaux possèdent les mêmes qualités. En Ayurveda, le semblable augmente le semblable donc les personnes Vata risquent facilement de se retrouver en déséquilibre avec de la fatigue, une perte de poids et de l’anémie et ce, peu importe la qualité de leur alimentation. Une diète complètement crue est aussi à bannir pour les personnes Vata.

Ainsi, il peut être préconisé pour les Vata pur de penser de temps en temps à inclure dans leur alimentation quelques produits d’origine animale de très bonne qualité.

Constitution Pitta

Les personnes de constitution Pitta sont souvent les plus « extrêmes » vis-à-vis de leurs alimentation. Ils aiment expérimenter toutes sortes de régimes à la mode, même les plus extrêmes car ils aiment être challengés. C’est dans leur nature et leur tempérament de feu.

De toutes les constitutions, les Pitta sont ceux pour qui un régime majoritairement végétal serait à privilégier au quotidien. En effet, la viande, rouge surtout, est très inflammatoire et les Pitta possèdent déjà beaucoup d’élément feu en eux.

En suivant toujours le principe ayurvédique que ce sont les opposés qui s’équilibrent, les Pitta devraient donc s’abstenir de consommer trop de viande bien qu’ils en raffolent souvent.

Constitution Kapha

Les personnes de constitution Kapha ont une propension importante d’éléments Eau et Terre qui se reflètent par les qualités suivantes : froid, lourd, dense, collant, etc. Naturellement robustes et avec une masse importante, elles ont la force constitutionnelle pour suivre une alimentation purement végétale sur le long-terme. Les végétaux sont naturellement légers avec des saveurs amères et astringentes et sont donc parfaits pour équilibrer la lourdeur latente caractéristique des personnes Kapha.

A l’inverse, les Kapha devraient limiter la consommation de produits laitiers (crèmes dessert, yaourts & fromage) dont les qualités (lourd, froid et gluant) sont semblables à Kapha.

Une alimentation végétale au service de la conscience

Il existe un mythe selon lequel l’Ayurveda est strictement végétarienne.

Cela est certainement dû au fait que cette médecine s’est développée en Occident en parallèle de la tradition du Yoga qui, elle, promeut une alimentation sattvique (en harmonie avec l’environnement).

La littérature du Yoga fait état de plusieurs règles à suivre pour éveiller la conscience et, in fine, atteindre l’état d’union avec son Soi. L’une des premières règles de vie est la non-violence (ahimsa). Non-violence envers soi mais aussi envers les autres et toutes choses qui constituent l’environnement donc notamment les animaux et leur exploitation pour notre propre alimentation ou consommation.

Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’au fur et à mesure de la pratique du Yoga, la vision du monde change et le pratiquant ne s’identifie plus comme étant séparé de son environnement mais comme étant une partie intégrante. La préservation de l’environnement sous toutes ses formes devient alors essentielle, comme une façon de prendre soin de soi. C’est pourquoi presque tous les yogis sont végétariens.

On retrouve une notion similaire dans l’Ayurveda, où l’homme est un reflet de l’univers et porte en lui les mêmes éléments (éther, air, feu, eau et terre).

L’Ayurveda cherche également, in-fine, la santé du corps au service du développement de la conscience. A ce titre là, l’alimentation végétale devient un des leviers de discernement et d’éveil de la conscience à travers la préservation de l’environnement qui est à notre image. Sous entendu, si je prends soin de mon environnement, je prends soin de moi.

En Occident…

La tendance croissante de l’alimentation végétale en Occident trouve donc sa source dans une réponse des individus à une problématique de société. C’est peut-être aussi pourquoi le Yoga et l’Ayurveda qui prônent la non-différenciation entre l’humain et l’environnement trouvent un écho retentissant de nos jours.

Nous avons été beaucoup trop loin dans la destruction de notre environnement, dans l’exploitation de ses ressources végétales comme animales, dont, ne n’oublions pas, nous tirons notre propre capacité de survie. Si bien qu’aujourd’hui, nous commençons à nous rendre compte à quel point cela impact aussi l’espèce humaine, notre santé, notre joie de vivre, notre espérance pour l’humanité.

De nombreuses études scientifiques démontrent aujourd’hui que la dégradation de notre planète joue sur nos insécurités inconscientes et pourrait expliquer le malaise et la perte de sens global.

Alors nous tentons de faire machine arrière, chacun à son niveau, et la façon de s’alimenter est une réponse massive que nous avons trouvée. Entretenir une écologie intérieure pour tenter une écologie extérieure en quelque sorte.

Cette démarche est tout à fait louable, je suis moi-même végétarienne, mais ne peut être la seule et unique réponse. Il serait beaucoup plus juste de repenser le modèle d’abondance dans lequel nous vivons, de remettre la qualité, le bien-être et la conscience du poids de nos actions au centre de nos préoccupations.

Clairement nous mangeons trop à tel point que nous ne connaissons plus la véritable sensation de faim ni de satiété. Alors, reprenons notre responsabilité dans le fait de manger. Car, ne l’oublions pas, manger est un acte de survie qui demande nécessairement de prendre d’autres vies, végétales ou animales.

Mangeons, avec justesse par rapport à nos propres besoins et pas à outrance parce que la nourriture est disponible, avec respect pour nos territoires, les ressources et tout ce que la Terre met gratuitement à notre disposition.

Car, oui, tout est donné, simplement, nous les humains ne savons pas redonner à la Vie et sommes, sans nous en rendre compte, en train d’en mourir à petit feu.

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LE BOUQUET FINAL …

Et parce qu’on a pris l’habitude de te gâter en fin d’article, aujourd’hui, on te partage le podcast Métamorphose d’Anne Ghesquière avec Sophie Benabi sur l’alimentation ayurvédique et son impact sur notre énergie.

On espère que notre article t’a apporté les réponses que tu attendais sur ce sujet. Si ce n’est pas le cas, ou si tu as tout simplement envie de nous rencontrer, de visiter la Maison et de voir comment nous pouvons t’accompagner, je t’invite à prendre rendez-vous juste ici.

En attendant prends bien soin de toi !

Jessica et Chloé